LETTRE A DIEU
Je t'écris pour la première fois alors je ne sais pas trop comment je dois t'appeler. Moi c'est Jennifer, je n'ai que sept ans alors pardonne moi pour les fautes d'orthographe mais mon grand frère Vincent n'est pas là pour me les corriger, il est au Liban avec les casques bleus. Je ne le vois pas souvent, même très peu, mais que faire les guerres sont prioritaires même si le monde en a assez.
Dieu, tu es le plus fort mais pourquoi, oui pourquoi les hommes se battent, les hommes se détestent et tuent. Tu n'es plus maître chez toi, en Terre Sainte c'est l'explosion, c'est l'horreur, c'est le sang. Chaque jour on découvre à la télé des gens étendus sur la route comme un chat écrasé par une voiture. Oui chaque jour des enfants meurent dans l'école de leur quartier, ce sont des innocents mais aucune pitié une bombe est passée. J'ai même vu une maman pleurer en tenant son enfant mort dans ses bras. Dieu se sont aussi tes enfants, tu dois le voir, mais pourquoi se battent-ils ?
- Il y a plus de cinquante ans Boris Vian écrivait le déserteur, une chanson qui a fait le tour du monde. Je sais je n'étais pas née, mais Dieu tu dois t'en souvenir de ces paroles... Je viens de recevoir mes papiers militaires pour partir à la guerre avant mercredi soir. Monsieur le Président je ne veux pas le faire, je ne suis pas sur terre pour tuer de pauvres gens. Je sais Dieu que cette lettre ne t'était pas adressée mais je sais que tu es tout puissant et c'est pas pour te fâcher, il faut que je te dise, j'en ai assez de voir partir mes copains et copines, qu'ils soient blancs ou noirs. La terre n'appartient à personne et personne n'a le droit de se l'approprier, c'est aussi fragile que les pétales d'une rose, oui la terre est fragile. Je n'ai jamais connu papy et mamie, morts à la guerre, je n'ai jamais connu mes parents, morts à la guerre. Oui à six mois j'étais orpheline, c'est l'age ou l'on doit entendre battre le cœur d'une maman. Des millions de gosses n'auront pas la même chance que moi d'être adoptée. Dieu, ils croient tous en toi qu'ils soient de toutes races, pitié aide les... Je sais que tu ne peux pas toujours faire des miracles mais si tu pouvez détruire toutes ces armes et les remplacer par du pain, du blé, du riz, les gosses retrouveraient le sourire même si certains ne pourront jamais plus sourire.
- Voilà Dieu, j'en ai presque terminé, je sais que tu n'auras pas le temps de me répondre mais chaque jour je surveille l'arrivée de Vincent et qui sait peut être... Nous vivons dans un monde cruel et égoïste où l'homme n'a aucune pitié et même pour un gosse. Mais un jour Dieu, les enfants de la terre prendront le pouvoir par amour des races et des peuples... N'oublie jamais Dieu que rien n'est plus beau que le sourire d'un enfant mais aussi que rien n'est plus merveilleux que de prendre un enfant par la main...
Texte de Jacky