Tabac: à la santé des serveurs
Un étude médicale le prouve: le personnel des cafés, restaurants et discothèques se porte mieux depuis l'interdiction de fumer.
La santé des barmen et des garçons de café s'améliore: leurs artères ont recouvré toute leur élasticité! C'est l'une des conséquences de l'interdiction de fumer dans les brasseries, les restaurants et les discothèques, appliquée depuis le 1er janvier 2008. Jusqu'ici, l'effet le plus frappant de ce décret tenait à l'irruption de bâches aux terrasses. Cette fois, une étude scientifique, dévoilée le 7 janvier par la Société française de cardiologie, révèle des bénéfices physiologiques invisibles, mais bien réels, chez les employés protégés du tabagisme passif.
L'expérience a démarré en décembre 2008, juste avant l'interdiction. Le Dr Jean-Pierre Cambou, épidémiologiste au CHU de Toulouse, s'est rapproché de 23 salariés du secteur concerné, non-fumeurs et ne partageant pas non plus la vie d'un fumeur. Ainsi, ils n'étaient pas exposés à la cigarette en dehors de leur lieu de travail. Les médecins les ont alors soumis à un test mesurant la capacité de leurs artères à se dilater. La fumée, en effet, diminue cette faculté et augmente le risque d'infarctus. Résultat: les sujets avaient une capacité de dilatation inférieure d'un tiers à celles de salariés exerçant d'autres métiers.
Les chercheurs ont laissé passer les premiers mois de l'ère sans tabac avant de refaire, en avril 2008, le même examen. Conclusion? Les artères de leurs spécimens avaient retrouvé une souplesse quasi normale. "C'est un premier effet tangible de l'interdiction, commente le Pr Daniel Thomas, cardiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Nous attendons maintenant de voir si le nombre d'infarctus a baissé à l'échelle nationale."