Crimes odieux contre les femmes
La violence conjugale en Espagne tue des dizaines de femmes par année. Une situation intolérable pour le gouvernement socialiste qui cherche des solutions pour éradiquer ce fléau.
En Espagne, 73 femmes ont été victimes de crimes conjugaux en 2008. Un chiffre qui interpelle le gouvernement.
En 2008, plusieurs dizaines de femmes ont été tuées en Espagne par leur compagnon ou ex-compagnon, selon les décomptes du gouvernement et des médias espagnols. Des crimes qui perdurent malgré les multiples initiatives pour tenter de réduire les violences conjugales.
Trois femmes sont décédées entre dimanche et lundi après avoir été agressées par leurs compagnons, sur l'archipel des Canaries, au Pays basque (nord) et en Catalogne (nord-est). Ces décès portent à 73 le nombre de femmes victimes de crimes conjugaux en 2008, selon un calcul du journal El Pais.
L'Institut de la femme, qui dépend du gouvernement espagnol, estime à 63 le nombre de décès, selon un décompte qui s'arrête au 18 décembre.
Dans tous les cas, le bilan de 2008 sera proche ou légèrement supérieur à celui de 2007 (71 décès au total selon le gouvernement), soit un chiffre élevé après 57 morts en 2005 et 68 en 2006.
Face à ces chiffres, le gouvernement socialiste multiplie les initiatives pour lutter contre les violences faites aux femmes.
En 2004, l'exécutif de José Luis Rodriguez Zapatero avait fait voter une loi pionnière en Europe contre «la violence conjugale», prévoyant une prise en charge des femmes battues dans tous les domaines: juridique, sanitaire, financier, social, psychologique.
En novembre dernier, il a annoncé le financement d'un bracelet doté d'un système de navigation GPS pour contrôler les déplacements des hommes faisant l'objet de mesures d'éloignement de leurs compagnes ou ex-compagnes à la suite de mauvais traitements.
Canaliser l'agressivité
En juin, il avait annoncé la mise en place d'un numéro de téléphone spécial pour les hommes souhaitant «canaliser leur agressivité». Un autre numéro d'attention spéciale était déjà destiné aux femmes victimes de ces violences.
Deux des femmes tuées ces derniers jours étaient originaires d'Amérique du Sud et la troisième était de nationalité bosniaque.
Selon l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International, en Espagne, les femmes immigrées sont particulièrement exposées aux violences conjugales. Elles représentent le tiers des victimes mortelles.