Dans cette contrée, des babouins, de grands mâles très agressifs
Se comportaient comme de vrais tyrans…
Les femelles et les singes subordonnés se montraient plus passifs
Mais ces derniers, y compris les adolescents
Étaient atteints de maladies liées au stress.
En effet, au bout de leurs chromosomes, les télomères
Étaient en souffrance, en détresse
Et ne pouvaient plus se réparer.
Mais un jour, les mâles dominants ont franchis leurs frontières
Pour littéralement, se goinfrer
D'une viande contaminée
Par la tuberculose et ils sont tous morts.
Ainsi, la communauté s'en est trouvée libérée
Et les babouins sont devenus plus sains et plus forts
Car le stress s'en est allé.
Plus tard, les vieilles femelles n'ont plus accepté
De jeunes mâles pleins d'agressivité
Et les ont chassés.
Mais nous aussi, les êtres humains, sommes stressés,
Également subordonnés et hyper contrôlés
Par une hiérarchie qui nous harcèle
En nous demandant
Toujours plus de rendement.
Ceux qui ont le pouvoir mélangent le poison et le miel…
Aussi, ceux qui se livreront
À une écoeurante délation
Bénéficieront d'une grande tolérance
C'est-à-dire que toute l'année, ce sera pour eux, des vacances
Et ils laisseront leur travail aux stressés
Qui essaient désespérément de tout assumer.
Dans cette totale indifférence,
Il faut réaliser que les mots sans cesse répétés,
Peuvent aussi, tuer.
On donne tant d'énergie
À humilier les autres et à les dévaloriser,
Jusqu'à ce qu'ils touchent le fond, la maladie
Ou qu'ils finissent par se suicider.
On se livre au harcèlement, en toute impunité
Et tant que nous n'aurons pas pris conscience
Que nous sommes manipulés
Que notre époque est pleine de décadences
Rien ne pourra changer
Car en vérité
Nos comportements sont semblables à ceux des babouins
C'est toujours des histoires de dominants dominés
Car nous adorons les bagarres entre chiens.
Pourtant, nous pouvons recréer
Avec un peu de volonté, notre réalité
En nous serrant les coudes, en vivant en unité.
Il nous faut saisir, très vite, l'opportunité
De faire évoluer la société
Et cette triste mentalité.