Qu'y a t'il de plus beau qu'une femme ? Elle porte l'enfant, se donne corps et âme à ceux qu'elle aime !
Sans rechigner, elle se tient à sa tâche, oublie sa fatigue
lorsque d'une voix douce, elle endort le tout petit
blotti dans ses bras même s'il fait nuit.
Elle écoute les soucis de ceux qui oublient
qu'elle aussi est fragile et épuisée le soir;
qu'elle soit mère au foyer ou qu'elle soit employée,
sa journée est souvent bien chargée !
Elle lutte contre ses peines et soigne
les genoux écorchés comme la fatigue de son bien aimé.
Sans mots dire, les yeux baissés, elle rêve en silence,
fermant doucement le portail de son jardin secret
et songe à son prince qui, oui, fut charmant quelques temps !
Il a oublié combien elle était femme mais fragile !
Combien elle a réclamé sa tendresse, son amour,
combien tout bas, elle en rêve toujours !
Ces enfants ont grandi, ils sont partit.
Ils ne sont pas très loin mais n'ont plus le temps de lui dire,
Je t'aime maman !
Parfois, quelle pécheresse, pour combler sa solitude
elle a pris un amant; elle ose croire qu'il l'aime,
elle fait semblant d'y croire, elle n'est qu'une femme ...
Qu'y a t'il, dans les yeux d'une femme ?
Tant de choses que vous refusez de voir,
aux quelles vous ne désirez plus croire !
Et pourtant quelque soit le poids des
années qui cernent ses yeux,
le nombre de rides qui se sont installées
sur son visage déchiré, quelque soit
les traces d'un temps cruel qui ont abîmé ce corps
autre fois tant désiré, rendu sa poitrine plus lourde,
ces hanches moins fermes, sont ventre moins plat;
elle n'en n'est pas moins restée femme!
Et pour mentir à son miroir chaque matin, elle souligne
ses yeux pour les rendre plus lumineux,
retenir un brin de jeunesse, une mesure d'espoir,
une dernière envie d'y croire !
Qu'y a t'il, dans le coeur d'une femme ?
De l'amour, beaucoup d'amour et même
si parfois elle est en colère, sert des poings,
s'insurge contre l'injustice de sa vie;
si parfois, temps et événements l'amènent
à ne plus y croire et à crier sa détresse,
ne vous y trompez pas !
C'est qu'elle aime !
Prête trop souvent au pardon, elle s'endormira
le soir avec au creux de son âme une seule pensée :
je ne suis qu'une femme !